"C’est terrifiant de faire un livre qui ne dérange personne" à l'occasion de la sortie : Histoire de la violence (article de Livres Hebdo)
Édouard LouisEn janvier 2014 paraissait à 2 500 exemplaires au Seuil un premier roman au titre étonnant, En finir avec Eddy Bellegueule, signé d’un tout jeune homme de 22 ans, sous le pseudonyme d’Edouard Louis. Autobiographique et revendiqué comme tel, il racontait l’enfance fracassée d’un jeune gay dans le quart-monde du nord de la France. Les réactions furent nombreuses et le roman un best-seller considérable, en France (300 000 exemplaires) puis à l’étranger. Mais bien vite éclatèrent des polémiques. Certains accusèrent Edouard Louis d’avoir menti, traîné sa famille dans la boue… Lui, pendant ce temps, avait commencé un deuxième roman, Histoire de la violence, qui s’annonce déjà comme l’undes événements de la rentrée de janvier.
Livres Hebdo - Où étiez-vous le 13 novembre ?
Edouard Louis - A Tokyo, pour la promotion d’Eddy Bellegueule. J’ai appris les massacres avec du retard. J’ai beaucoup pleuré, et cherché à joindre un de mes amis, qui habite rue Bichat. Moi-même, je vis dans ce quartier. Histoire de la violence a été largement écrit au Carillon !
A la fin de ce deuxième roman, une citation d’Imre Kertész : "Il s’avéra qu’en écrivant, je cherchais la souffrance la plus aiguë possible". La violence, la souffrance, c’était déjà l’univers d’Eddy Bellegueule ?